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le 13 juillet 2022

Vers une (re-)nationalisation d’EDF ?

 

La Première ministre française a annoncé au cours de son discours de politique générale la volonté de l’Etat de porter à 100 % sa participation au capital d’EDF contre 84% aujourd’hui. Une décision qui intervient alors que le marché de l’énergie traverse une véritable crise. La situation financière d’EDF est catastrophique et compte des dettes abyssales. Bruno Le Maire, ministre de l’économie l’affirme : « La nationalisation à 100% d’EDF permettra d’agir plus vite face à une crise énergétique qui va être un « problème considérable ».

 

1. Pourquoi l’État souhaite détenir 100% du capital d’EDF ?

En pleine crise énergétique et alors que les prix atteignent des records, l’Etat affirme devoir « avoir la pleine maîtrise de la production d’électricité et de sa performance ». La 1ère ministre, Elisabeth Borne a déclaré à ce propos « Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique ». Une référence au plan présenté par le Président de la République qui prévoit la construction de six EPR nouvelle génération. Des investissements colossaux qu’EDF ne pourra pas assurer sans l’intervention de l’État.

2. Un possible retour du plan Hercule ou Grand EDF?

Une telle position de l’État dans le capital du fournisseur historique permettrait de rendre plus facile la tâche de l’État dans la mise en place d’une politique de maintient des prix de l’énergie. La nationalisation du groupe permettrait également le retour du plan « Hercule ». Un projet initié en 2019 et qui visait à scinder le fournisseur historique en 3 entités :

EDF bleu pour les centrales nucléaires : une entreprise publique
EDF vert  pour la distribution d’électricité et les énergies renouvelables : côtée en bourse
EDF azur pour les barrages hydroélectriques

Selon le plan Hercule EDF bleu serait détenue à 100% par l’Etat, objectif premier du projet. Le plan a de nombreuses fois été reporté et mis en stand-by en raison des différentes forces d’oppositions en France et à Bruxelles. L’une des raisons à cette mise en sourdine est la question de l’ARENH. Le projet mettrait fin au dispositif et les fournisseurs alternatifs ne pourraient plus jouir d’une partie de la production nucléaire d’EDF, une aubaine à l’heure où les prix atteignent des records.

3. Une renationalisation imminente

La nationalisation devrait coûter à l’État plus de 8 milliards d’euros, le prix fort pour prendre le contrôle total d’EDF. Pour agir rapidement d’ici fin 2022 et sans opposition le gouvernement souhaiterait lancer une offre publique d’achat. Un enchainement dans des délais brefs pour pouvoir atténuer les hausses de prix de l’année 2023, année sous haute tension.
Selon Bruno Le Maire « ça nous permet de prendre des décisions plus rapides sur le sujet stratégique de la production d’électricité décarbonée en France » ! La finalité étant le renouvellement du parc nucléaire pour pouvoir assurer l’indépendance et la souveraineté énergétique du pays. En France, le nucléaire est la 1ère source de production et de consommation d’électricité.

4. Les difficultés d’EDF

Cette année a été une année de déboires pour EDF qui a été contraint de mettre à l’arrêt 12 réacteurs sur les 56 que compte le parc français. La production nucléaire d’EDF a atteint son niveau de production le plus bas depuis plus de trente ans ! Des visites décennales étaient prévues sur les centrales les plus anciennes impliquant des mises à l’arrêt mais aussi des travaux de maintenance plus légères. Des opérations qui ont été reportés en raison de la crise sanitaire de 2019. A ces facteurs se sont ajoutés des problèmes de corrosion détectés sur les centrales.
La situation financière d’EDF s’est dégradée notamment à la suite des mesures prises par le gouvernement pour faire face à la flambée des prix de l’énergie après l’invasion de la Russie en Ukraine. Le fournisseur historique présente une dette de 96 milliards d’euros ! Dans le cadre du dispositif ARENH, le quota annuel attribué aux fournisseurs alternatifs a été relevé de 20 TWh. Un manque à gagner pour EDF qui a dû acheter de l’électricité à prix de marché pour le céder à ses concurrents à un tarif bien inférieur !

Pour certains, la nationalisation d’EDF est la seule manière pour la France de mener son projet nucléaire à bien et pouvoir honorer le plan annoncé par Emmanuel Macron. En attendant, Bruno Le Maire a déclaré ne pas encore avoir obtenu l’accord de Bruxelles.

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